A la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration conférence de Victor Pereira sur Les migrations clandestines oubliées.
L’historien Victor Pereira, de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour est l’invité de la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration, pour une conférence le jeudi 11 avril, à 18h30, intitulée «Migrations clandestines oubliées. Les réseaux migratoires clandestins de la Péninsule ibérique vers la France, 1945- 1974».
La conférence sera animée par Marianne Amar, responsable de la recherche à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. «De nos jours, la figure du sans-papier renvoie aux migrants venant d’Afrique ou d’Asie. Pour échapper aux guerres, aux persécutions, à la misère, à un avenir fermé, pour aider leur famille ou accéder à des biens de consommations modernes, ces migrants africains ou asiatiques sont contraints d’employer des réseaux de passeurs, acteurs incontournables pour entrer dans l’espace européen. Ces entrées illégales sont devenues des enjeux majeurs des débats politiques contemporains. Or, les migrations clandestines n’ont pas toujours été ainsi politisées et elles ont parfois été favorisées par les autorités françaises. C’est le cas des migrations irrégulières espagnoles et surtout portugaises entre 1945 et 1974, migrations qui se développèrent sous les régimes dictatoriaux de Franco et de Salazar. Une grande partie des Portugais et des Espagnols est entrée irrégulièrement en France, employant des réseaux de rabatteurs et de passeurs plus ou moins organisés. Dans les années 1960 surtout, ces venues clandestines ont été tolérées par les autorités françaises: il fallait à la fois réduire l’immigration extra-européenne en général et l’algérienne en particulier, et faire face à la concurrence d’autres États d’immigration. Cette tolérance a nourri la croissance des flux clandestins: ceux qui partaient savaient qu’ils pourraient plus tard régulariser leur situation et rembourser leurs dettes».
La conférence étudiera les principales modalités et les routes de ces migrations clandestines ibériques qui se sont dirigées vers la France. Elle se penchera sur les figures du clandestin et du rabatteur. Enfin, elle montrera que ces mobilités clandestines ne peuvent se réduire à un échec des Etats, de départ et d’arrivée. Leur gestion des migrations clandestines apparaît, en effet, souvent frappée du sceau de l’ambiguïté.
Cité nationale de l’histoire de l’immigration - Auditorium Philippe Dewitte
Paris
in Lusojornal
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